L’animateur d’un jeu pédagogique s’inscrit dans une visée éducative. Or la majorité des participants va vite devenir des « joueurs » et s’orienter vers le ludique. C’est à l’animateur de veiller à conserver un aspect pédagogique à l’activité (qui doit rester aussi ludique) et calmer l’excitation que cela peut générer chez les enfants.
Autre défi pour l’animateur, certaines personnes ne sont pas très joueuses et la perspective de faire un jeu peut ne pas les intéresser, ou très vite les démotiver. L’animateur doit donner envie aux participants d’entrer dans le jeu, et d’y rester.
D’où ces quelques conseils…
Avant de proposer un jeu
1. Bien choisir son jeu
Le thème et les contenus du jeu doivent correspondre à l’objectif pédagogique que vous vous êtes fixé.
Le jeu doit être adapté à votre public, en termes de tranche d’âge, de nombre de participants, de durée.
> Pour les grands groupes (10 personnes ou plus), soit :
– vous faites deux parties en parallèle (donc il faut 2 exemplaires du jeu et 2 animateurs),
– vous alternez deux activités (le jeu et une autre activité / donc 2 animateurs),
– vous choisissez un jeu grand format adapté à un grand groupe (par exemples Le Chevalement, le Grand chemin d’Aix,l’Abrikaban)
2. Prendre le temps de découvrir le jeu, ses règles
Tester le jeu avant de l’utiliser avec votre public pour :
– vérifier qu’il est bien adapté à vos attentes,
– prendre connaissance de ressources pédagogiques complémentaires (dans le livret pédagogique fourni avec le jeu par exemple) que vous pourrez apporter aux joueurs pendant la partie,
– pouvoir l’expliquer par la suite aux joueurs, bien le maîtriser pour être à l’aise dans son animation.
Vérifier s’il n’existe pas une vidéo pour expliquer le jeu, ou découvrir une partie, cela vous fera gagner du temps.
En ayant testé le jeu, vous allez repérer les notions pédagogiques que vous pourrez mettre en avant. Pour les jeunes enfants, ciblez 2 à 3 notions maximum. Pour les plus âgés, vous pouvez bien sûr en sélectionner davantage.
3. Adapter le jeu aux joueurs
Vous pouvez décider de simplifier le jeu (ou de le complexifier) pour faciliter son utilisation.
> Par exemple, un groupe d’enfants peut vite perdre son attention si beaucoup d’éléments sont à sa disposition, ou beaucoup de règles à intégrer dès le départ. Donc vous pouvez choisir d’enlever des éléments non indispensables pour recentrer son attention.
Pour les adultes, le conseil d’y aller progressivement est aussi valable. Vous pouvez réfléchir à rajouter des contraintes pour que le jeu devienne plus complexe, s’il s’avère que cela est nécessaire.
Comme vous connaissez déjà les notions que le jeu va vous permettre de mettre en avant, vous pouvez chercher des exemples, illustrations pour rendre tangibles ces notions.
> Par exemple, pour les jeux de construction, préparer des photos de murs en brique, de ponts… à montrer aux enfants pour que cela devienne concret.
Pour les jeux d’aménagement, préparer une courte vidéo, des photos montrant l’aménagement d’un éco-quartier ou d’un contre-exemple…
Vous pouvez rendre pédagogique un jeu qui ne l’est pas à la base en créant des contraintes, en inventant une finalité à atteindre.
> Par exemple, inventer des défis de construction avec des planchettes de kapla : construire un pont, une tour qui ne soit pas carrée ou rectangulaire… avec photos de construction de ce type d’ouvrage à l’appui ou de références de constructions réelles qui ont répondu au même défi technologique.